Tchine Tchine à la notre

Une des raisons de notre long retour en France cet été était pour mettre au monde notre enfant...

En Chine, nous savions que toutes les technologies étaient là pour accueillir les bébés, mais par contre, il semblait que ce soit orienté vers une grande médicalisation. Alors au final, grâce aux lectures qu'avaient des amis de Dali, nous avons pu nous renseigner sur ce qui pouvait se faire autrement.

Autrement, pourquoi ?

Parce qu'une naissance c'est naturel, que l'arrivé d'un bébé n'est pas une maladie, que finalement, 90% des grossesse ne sont pas pathologique, alors pourquoi la transformer en acte médical ?

L'hospitalisation, je connais et je n'avais pas envie que mon bébé arrive avec mon appréhension de ces lieux, souvenirs de moments pas forcément joyeux.

Commencer à parler de ce désir de naturel, j'ai eu la chance d'avoir des cousines qui m'ont rassurées sur ce point, qui m'ont orientées vers des lectures, des articles, des documentaires. En en parlant, je me suis rendue compte qu'il n'y avait aucune raison d'en avoir peur de ce naturel, et puis de retour en France, je pourrais toujours changer d'avis !... non?

La maman de Matthieu a trouvé juste avant notre retour une association qui proposait une technique en partie à la maison, en partie à l'hôpital, une naissance en « plateau technique ». Sans réellement savoir comment ça se passait, on s'est renseigné sur les différentes possibilités. Une amie sage-femme de Matthieu nous a aussi parlé de cette façon d'accoucher en nous donnant les coordonnées de... la même personne qu'avait trouvé la maman de Matthieu, C'EST UN SIGNE !

Nous avons fait une échographie en arrivant avec un médecin qui a voulu vendre son truc :

« comment ?? avec une sage-femme ? Mais moi j'aurais peur !!! »

Est ce que ce n'est pas leur travail au sage-femmes ?? Et puis encore, si il y a un soucis, elles sont certainement assez intelligentes pour transférer notre accouchement vers un « classic médicalisé »... Bref, ça nous a encore plus conforté dans l'idée d'aller vers elles.

Et puis il y a eu les histoires d'assurances, ne sachant pas si cette grossesse pouvait être prise en charge, je ne voulait pas aller vers les frais en plus non nécessaires...

Alors on a suivi les cours de préparation, à chacun d'entre eux on en sortait en se disant « ah mais oui mais c'est bien sure, comment peut on accoucher autrement que naturellement finalement, quand on a toutes ses astuces et codes de comment ça peut se faire !!?? »

Matthieu a de suite été à l'aise, tout se fait sur des points d'acuponcture, il maitrise donc tout à fait son job d'accoucheur !

J'en parle, j'écrit, je raconte avant l'accouchement, comme pour me motiver à ce que tout se passe au mieux, comme pour me soulager que j'ai fais le bon choix... Tout en sachant que je dois aussi un peu me préparer à ce que ce soit différent, si il y a un problème, ça peut arriver, ou bien si vraiment j'en peu plus, si ça devient trop dure... Enfin on verra...

Et puis après une balade prés d'une belle cascade, après un massage intense et quelques points d'acuponcture, après avoir la sensation que tout était prés...

Jeannice est arrivée tout comme on l'espérait !

Bon ok il y a bien un moment où j'ai bien dit à Matthieu que « le prochain, on l'adopte », que j'ai bien cru une fois ou 2 que c'était vraiment trop long, que j'ai vraiment cru accoucher 3 fois sur le chemin de l'hôpital car la miss est arrivée tellement vite sur la fin que nous ne sommes restés à l'hôpital que 2h... J'ai aussi conscience que Matthieu est un papa idéal car le massage, l'acu, c'est son truc, j'ai conscience que d'avoir fait de la méditation tout au long de la grossesse a bien aidé, que de vivre à 2000m d'altitude m'a donné beaucoup d'énergie, que d'avoir beaucoup de temps pendant la grossesse sans travailler vraiment m'a permis de m'informer et de prendre le temps de faire tous ces cours de préparation qui m'ont été 100% utile... Les conditions était réunies et nous avons eu de la chance d'être au bon endroit au bon moment, entourés des bonnes personnes...

Au final, elle ne présente aucune de séquelles liées à la médicalisation, et moi je suis heureuse de n'avoir pas eu la sensation de l'accueillir autrement qu'en douceur, avec les mains de notre super sage-femme, entre nous...

Le plus beau souvenir aura été que comme elle n'a pleuré que trop peu à son arrivée et notre sage-femme voulait l'entendre plus, être sure que tout aille bien. Alors, on connait tous les bébés portés la tête en bas avec une frappe sur les fesses, et bien ça c'est passé différemment chez nous : elle nous a dit de lui souffler dessus, nous étions tous les 2 comme devant une bougie, un souffle délicat sur ce petit corps qui ne connait pas encore d'autres éléments que celui de l'eau, le souffle qui amène la vie, elle a crié !

Maintenant qu'elle est là je pense à cette vie qui débute alors que plusieurs vies autour de moi se sont terminées, le cycle des vies, comme pour nous rappeler que l'un ne va souvent pas sans l'autre, comme pour nous rappeler que tout est fragile mais que ça mérite de se lancer...

J'en mets du temps pour exprimer ce que ce ventre arrondi me fait vivre et ressentir...

Comme je le disais à une de mes boss de Pékin, « un projet d'archi, c'est comme un bébé, si on met 9 femmes dans une salle, elles ne pourront pas faire un bébé en un mois... ».

J'apprécie le temps qui passe

Un projet d'archi, c'est aussi tel un bébé, un projet qui nous tient souvent tellement à cœur que l'on peut se sentir très ou trop proche des critiques à son égard, très ou trop sensible lorsque d'autres s'autorisent des commentaires.

J'apprécie que mon bébé n'est pas qu'à moi/nous, il fait parti du monde qui nous entoure

Alors peut être est ce aussi pas mal naturel, un classique de la femme enceinte, d'avoir besoin d'organiser un nid pendant la grossesse.

Puisque mon nid qui va accueillir cet enfant est à l'autre bout du monde, je n'ai pas la possibilité de le modifier actuellement, alors je cogite souvent de modifications architecturales, chez des amis, dans des lieux inconnus, connus ou imaginaires dans mes rêves... C'est un bon exercice de sobriété au quotidien (« Vers la sobriété heureuse » de Pierre Rhabi), apprendre à vivre au présent (méditations via les lectures de Thich Nhat Hanh).

J'apprécie de vivre simplement

Il paraît que c'est au goût du jour pour l'année du serpent de réfléchir au questions de fond. Pour ma part, je tente à mon échelle et surtout en me disant que c'est du bon pour mon bidon.

Respiration, expiration, méditation, réflexion, sourire, sourire, sourire, rire et être heureuse !

J'imagine que ça lui fait du bien, ce bébé bouge dans tous les sens, réagit à la main de son papa, nous fait rire avec ses vagues de mouvements bien visibles quotidiennement. Son cœur bât avec régularité, son évolution se fait sur une bonne courbe. On se rattache à ces résultats des échographies un peu, mais surtout au fait que ce bébé me donne assez d'énergie pour nager dans le lac et faire un peu de marche, me donne bonne mine paraît il, et fait sourire son papa et notre entourage. Encore quelques semaines avant de l'avoir auprès de nous, encore de la paperasse à faire, des questions en suspend, un peu d'organisation mais pas à pas, avec le plus de sérénité possible, nous apprécions le présent en laissant l'avenir venir.

Matthieu de son coté construit aussi, mais dans la nature avec des galets sur les bords des torrents, le cairn et les jeux d'équilibre deviennent son nouveau « contact toy », j'imagine parfois les futur jeux avec le bébé...

Matthieu m'a offert une boîte d'aquarelle pour mon anniversaire... Alors je test et partage!

Déjà un moment que nous sommes en France, rythmé par les aléas de traversées de moins en moins lointaines, les amis qu'on retrouve, la famille qu'on voit, ce nouveau sujet de conversation qui grandi en moi.

Mon corps offre tous les jours un peu plus d'espace, mon cœur un peu plus de place, mon âme un peu plus de paix.

Entourée de paroles rassurantes, je me prépare :

Bien être par la continuité de la pratique de la méditation, en groupe, seule, à nous 2,

travail sur la respiration, la posture du corps, les étirements,

les massages, auto-massage et par Matthieu

et puis nouveauté de ce week-end, la danse contact, contact-impro...

Cette discipline comparable à de la danse contemporaine ouvert à tous, m'a donné de nouvelles façons de bouger mon corps, ce qu'il était encore capable de faire, doucement, tranquillement.

Je découvre que certains mouvements sont encore possible alors que je les appréhendais, je découvre que certains autres me font du bien, il est bon de continuer à prendre possession de ce corps qui m'étonne à chaque fois que je me vois dans un miroir ! Oui oui, à chaque fois je me redécouvre !!

Dans contact-impro il y a aussi le mot « contact » et c'est pour moi chose nouvelle.

D'abord mon ventre arrondi a commencé à se voir, des gens inconnus m'en parlaient spontanément. Depuis le 4ème mois je le/la sens bouger, après quelques semaines Matthieu aussi a pu communiquer avec le toucher. Ensuite ce bidon s'est montré évident, on a commencé à me toucher plus ou moins invité, et je dois faire avec l'émotion que ce corps dégage malgré moi.

Me toucher, inviter à me toucher, accepter que l'on me touche.

Mon amoureux est dans cette sphère tactile, certains de mes proches le sont un peu aussi, les enfants très souvent avec ma et leur spontanéité, mais les adultes, dans ce groupe que je ne connais pas vraiment, ce n'est pas évident. Au départ il y a un peu comme une peur, une protection de mon bidon, puis je me rends compte que ce n'est pas que parce que je suis enceinte mais aussi moi, une pudeur et une timidité qui font surface. Chacun dans ce milieu a certainement eu cette pudeur, alors aucun n'est intruisif, il me faudra un moment avant de l'accepter et de l'apprécier.

C'est un bon exercice, je pense en effet souvent à l'accouchement que j'aimerai le moins médicalisé possible. Le contact médicalisé je l'ai accepté quand il était nécessaire, en faisant abstraction de mon corps, en acceptant que la douleur médicale et l'intrusion devaient faire parti du processus de guérison. En désirant que l'arrivée de ce bébé se fasse le plus naturellement possible, il faut aussi que j'accepte que le touché de notre super sage-femme se fasse avec ma confiance...

Bébé -2 mois

Nous créons une compagnie en Chine, il nous faut un certificat de nationalité française, c'est le papier que l'administration ne semble pas vouloir donner aux étrangers, alors en tant que français ils ne comprennent pas trop pourquoi on le veut et ne facilitent pas la tache à la compréhension du dossier à remplir !

Alors depuis la Chine, quand on se renseigne pour connaître les éléments à fournir, ils essayent désespérément de se renvoyer la balle pour eviter de le faire :

-Vous habitez en Chine, il faut passer par votre ville de naissance,

-Oui mais le tribunal de Dax n'a pas d'adresse mail et personne n'entend quand j'appelle avec skype...
Alors comme je suis residente à Paris, aussi... Je re-demande à Paris !

-Votre maman n'est pas née en France... mmmmh compliqué...

-Oui mais bon elle est française depuis toujours, ainsi que pas mal de générations au dessus, si vous voulez je vous mets en pièce jointe notre arbre généalogique ?!

Et puis finalement j'envoie le dossier puis no news...

Depuis la France, nous faisons le même dossier pour Matthieu. A première vue son dossier n'est pas complet.

-oulala mais ça ne va pas c'est pas un extrait d'acte de naissance mais une copie intégrale blablabla et ça ne suffit pas pour justifier votre domiciliation ce papier, blablabla

Au moins, en sortant de son bureau, nous savons exactement les papiers à fournir pour son cas. Il suffit de 2 scan et une demande à la Mairie qui nous fait son papier dans la seconde et le dossier est complet... pas si compliqué !

De mon coté j'appelle le Pole de la nationalité française pour savoir où en est mon dossier, si tous les papiers sont entre leur main... etc... Et je tombe sur une femme charmante qui me dit que le soleil sur Paris est une merveille, qu'il faut absolument que je profite de mon w-e si a Annecy il fait beau aussi et qu'il n'y a pas de problème je peux récupérer mon dossier dés que je viens à la capitale, le certificat est fait et m'attend sagement !

Je suis bluffée...

Pour les papiers français, ça semblait compliqué mais on trouve tout au final assez rapidement !

Maintenant, je dois trouver comment on fait traduire ce papier et certifier par l'ambassade de Chine en France.

Sur le site de l'ambassade de Chine, pas de contact...

mmmh...

Je trouve quand même un numéro de téléphone, j'appelle et on me donne un autre numéro à appeler. J'appelle ce 2ème numéro et je tombe sur un gars qui ne parle pas français mais anglais et chinois. On va le faire en anglais ! A oui mais lui ne sais pas comment faire et il me donne un 3ème numéro... ou plutôt 4 fois un numéro de téléphone, où les chiffres se mélangent et changent d'ordre et de désordre, pour que après 10 min de répétition générale on se mette d'accord sur une suite qu'il approuve.

Toute contente et optimiste j'appelle ce numéro... Il n'existe pas !

Je rappelle le premier numéro pour lui raconter mon malheur et il me dit

-Aaaaah bé oui madame, ce n'est pas ce 2ème numéro qu'il fallait que je vous donne mais quasi le même avec le dernier chiffre qui change.

-Merci monsieur bien aimable a vous...

J'appelle ce 5ème numero (??)

-bip bip bip... ça ne répond pas...

Entre temps j'ai envoyé un mail à une adresse mail. Pour info, un mail pour la France, la CFE notamment, on ne me répondait jamais avant moins de 10 jours. Là, avec les chinois, c'est rapide et je reçois une réponse 5 min plus tard! Genial vous me direz, ah oui mais voilà ce qu'il me donnent comme réponse à ma liste de 4 questions précises :

-Bonjour:

http://www.machin machine blabla

ou Telephonez au telephone 01_____ ,s.v.p

C'est bref, on pourrait presque se dire que c'est clair et précis mais...

-Ce lien, c'est le lien du site de l'ambassade sur sa page d'accueil... ça veut dire quoi ??

-Ce tel... c'est celui du gars qui ne parle pas français et qui m'a donné un mauvais numéro...

Bon bein... on recommence à zéro, c'était quoi le premier numéro déjà ?

Bon sinon, pour éviter de vous mettre une photo des différents numéros griffonés sur un coin de table, ce sera une photo plus sympathique... Tout va bueno dans mon bidon et on est à la moitiée!

Pour changer un peu des photos lomo, voici une petite visite guidée de la maison...

Depuis que nous y étions passés en octobre avec la maman de Matthieu, je voulais retourner à Shaxi, notamment pour son marché du vendredi dont j’avais beaucoup entendu parlé.

Avec le passage de mes parents à la maison, j’en profite pour faire ma première escapade depuis que je suis enceinte ! En effet, les routes du Yunnan sont assez chaotiques, alors à part un aller retour en train au festival de Shuhe où Matthieu performait, je n’avais pas trop tenté les routes aux alentours.

Depuis Dali, Shaxi c’est 3h30 de route en bus puis 1h de mini bus. Nous découvrons à quel point la région est VRAIMENT agricole et pourquoi ma sœur à Shenzhen a la possibilité d’acheter des légumes du Yunnan comme étant des légumes bio. La terre est riche au Yunnan, tout pousse (même les bébés… hehe), que ce soit des légumes que l’ont connaît en occident type pomme de terre, navet, fèves et brocolis, des choses plus exotiques types bananes, mangues, ananas, ou bien des trucs que j’ai jamais vu et pas tous testés, type brocolis à grosse base et longue feuilles ou racine de tubercule verte… ?

Cela dit en passant, dans nos tests plantations, des nombreux plans de tomates, seuls 3 ont survécu et sont tout beau, les chilis sont superbes, des patates grandissent a vue d’œil, la citronnelle fait la gueule, et la salade de chez nos copains pousse bien belle ! Pour la dégustation, on attendra le retour dans 6 mois… Et si ca pousse avant, ce sera notre copine Monica qui tente la vie de village en s’installant chez nous qui pourra en profiter.

Donc on reprend la route, après les plantations, ce sont les collines de belles forêts vertes qui prennent le relais. A partir d’un moment, plus de chantier, moins de villages, plus de nature… On arrive dans un lieu super calme, Shaxi.

Cette ville étant très jolie, elle a beaucoup été filmé par les productions chinoises. Depuis 2001, c’est la Suisse qui s’y est intéressée et a décidé de s’attaquer à un travaille de restauration à différentes échelles, urbanisme, architecture de la vieille ville, du vieux temple… et aussi travailler avec les autorités locales pour la rendre eco-friendly ! Ce genre de projet en Chine, comme ailleurs, c’est bien beau et plein de bonnes idées au départ, mais on ne sais jamais si il n’y a pas un cocos pleins de sous à investir, qui ne va pas faire un gros projet degueu à coté pour spéculer sur le lieu. Shaxi a un aventage à ce sujet, c’est que pour l’instant, 4,5h de route depuis Dali et quasi kif kif depuis Lijiang, ça la laisse trop peu accessible par le tourisme de masse. Ce n’est pas encore la folie et les gens qui y passent ont souvent l’envie de trekker autour, d’apprécier les belles pierres et le peu de boutiques de souvenirs ne les dérange pas.

Dans les commerçants qui tiennent des resto/cafés autour de la vieille place, ce sont pourtant des cantonaises, un couple retraités de Shenzhen et un Italien que nous avons croisés. Les locaux ont l’air plus présents en périphéries, et nous les voyons surtout le vendredi, jour du marché !

Des Baïs, des Naxis, des Yis, les habits traditionnels ne sont pas là pour les flashs des touristes (il n’y en a pas…) mais juste parce que ces femmes colorées ou toutes de bleus vêtues sont belles et bien dans leur corps avec ces superpositions qu’elles ont toujours portées.

Ce marché, c’est aussi un marché de bestiaux, traditionnellement sur la route du thé, les chevaux se sont toujours vendus dans la région pour aller du Xishuangbana au sud du Yunnan au Tibet… et plus loin encore ! Sinon le reste du marché n’offre que très peu d’artisanat, mais il a son charme du marché de région, et en prime, le lieu du marché offre une des plus jolies vues sur les superbes montagnes autour… Ca fait très guide touristiques mon blabla… Mais c’est vrai que j’ai un petit coup de cœur pour cette ville, et maintenant qu’elle est dans le lonely planet, elle changera bien vite, alors autant l’apprécier tant qu’elle est appréciable…

Cette petite évasion a permis de me changer les idées avec les parents avant de finaliser les dernières choses à gérer chez nous. Heureusement que notre amie Monica fera vivre la maison, et espérons le, que les souries/rats de s’y installeront pas avec elle !!

Prochain blabla quand on sera en France… ou dans 6 mois !

Pour sa deuxième édition au festival Co-Art de Shuhe, Matthieu s'est bien amusé à performer et moi aussi en observatrice avec ma maman qui était de passage découverte de notre paradis.

Il y a eu des concerts festifs qui ont offert à mon bidon qui s'arrondi une jacuzzi party, des danceurs emouvants qui nous ont offert un beau conte de vie avec... un accouchement dansé admirablement (pour rester dans le même thème), des musiciens bluffants, des expos jolies et ludiques, des projections de documentaires sur la Chine qui font reflechir ce pays et nous même ayant décidé d'y vivre... Bref, une belle façon de couper notre doux quotidien à la campagne!

Ce festival a ses points positifs et négatifs, mais en tous cas, ça nous a permis de nous reoffrir une activité culturelle, en attendant de rentrer en France cet été, entre fin mai et début décembre...

En effet, ça ne fait que 6 mois que nous sommes installés ici, ça ne fait même pas 6 mois que nous sommes bien chez nous, que je commence à avoir des projets locaux en plus des retours de contacts pekinois, que Matthieu mets en forme ses créations avec des copains du coin et façonne ses projets persos, et nous allons laisser la maison 6 mois, rentrant en France à 2 pour en revenir, hopefully à 3...

C'est un peu bizarre de commencer cette nouvelle vie moite-moite ici et ailleurs. On est en train de monter une boîte pour s'installer vraiment, les choses se font pas à pas, naturellement, et comme si on était au bon endroit au bon moment... on verra ce que ça donne, comme une grossesse, il parait que ça peut prendre 9 mois!

Même si tout se passe bien et tranquillement, avec beaucoup de bonheur, les points d'interrogations existent et il va falloir faire avec, car avec ce 3ème élément qui arrive, tout ne vas pas être planifiable... Pour ma part, j'apprends à accepter de ne pas pouvoir tout contrôler, et c'est d'autant plus déroutant que ça se passe à 60cm de mon cerveau!

Savoir qu'un être vivant s'autonomise dans sa piscine perso que je dois alimenter de bien être, de bonheur, de bons aliments et de douceur... boulala, cette évolution est presque de la science fiction! Et pourtant c'est simplement la vie... A peine 3 mois et c'est déjà tout comme un grand mais en tout petit, prés à grandir et commençant déjà à rebondir des impacts que l'exterieur lui offre. Et nous on est là sur le cul, quand on lit sur les blogs de grossesses qu'il peut déjà nous entendre...

Bon aller j'arrete de dire des conneries sinon il va devenir bête??

Ce soir je ne vais pas au festival techno, sinon il va devenir hyper actif!?

Ce soir je vais plutôt faire une méditation, pour qu'il soit un enfant calme...?

Ce serait pas un peu de la superstition tout ça? Est ce que chacun de mes actes à vraiment un impact? Parfois j'aimerais croire que non, parfois que si et que je contrôle un peu de tout ça...

Aujourd’hui il y a des travaux sur les lignes électriques et pendant 2 jours semblerait il, pas d’électricité. J’en profite pour me faire une pause méritée sur un projet d’archi pour Pékin, et puis c’était la journée du marché du coin, Yinqiao, mon marché préféré !

Pour une fois on n’a pris ni nos vélos, ni le tricycle des copains, et on s’est rendu compte qu’à pied, ça le fait ! Balade charmante à travers notre village ShangYin et le village voisin PanQu.

En arrivant par le haut du marché et pas par l’entrée sur la grande rue, ça nous a mis en vue, de suite, les vendeuses de semis… Hier il faisait bien frais après la pluie, mais aujourd’hui il fait un temps quasi estival, les semis nous on donnés envie et on s’est un peu lâché !

Après les courses de légumes dont certains inconnus en France, de fruits exotiques et plus classiques, de tofu fait traditionnellement par les mamies et la fameuse nouille froide pimentée : MiXien à manger sur place, nous sommes rentrés tout heureux à l’idée d’enfin rendre vert notre petit jardinet creusé dans le béton de la cours par Matthieu.

Les semis se vendent par touffe un peu denses et on était peut être un peu optimiste quand à la taille de notre jardinet. Si tous les choux poussent, si toutes les courges grossissent, si toutes les tomates pointent leur nez, si tous les piments rougissent… Il va en avoir des choses là dedans !

En plus, il y a bien quelques semis dont on ne sait pas du tout ce que ça peut être ! Surprise !! D’ailleurs si vous reconnaissez, merci de vos propositions, on vous donnera les résultats si ça pousse. Mais il paraît que tout pousse ici, d’ailleurs même les noyaux de longan envoyés par dessus la table ont déjà germés au contact de la terre !

Hormis les semis, on fait des tests : Les noyaux d’avocat ramenés par les copains du Xishuangbana installés comme quand on était enfant avec des aiguilles juste au dessus de l’eau (pour l’instant ils ne pourrissent pas mais n’ont pas l’air de beaucoup bouger), le gingembre commence à germer, la queue de l’ananas fait des petites racines à peine visible, les graines de chanvres vont bientôt pouvoir être dégustées en jeunes pousses dans les salades, les noyaux de nèfles ont été pour certains mis dans du papier imbibé d’eau, d’autres direct en terre… on verra bien ce que tout ça va donner, en tous cas, ça nous amuse grandement de voir tous nos bébés évoluer…

Même si nous ne seront pas là un bon moment à partir de juin, j’espère que la copine qui voulait venir à la maison tester le village avant de potentiellement s’y installer, pourra profiter de nos délices ! Et quand on rentrera, si on peut se faire une bonne soupe de courge parfumé de gingembre et de piment… je dirais pas non !

Je me suis rendue compte que depuis ces quelques mois dans le coin, je n'étais jamais allée au marché de la porte Ouest de Dali, le marché de San Yue Jie!

Dans un mois ça deviendra pour quelques semaines le marché de la médecine chinoise, en attendant, une fois par semaines il y a quelques habitudes.

A l'entrée, je vois des femmes avec des mèches de cheveux accrochées à leur sac. Je me suis demandée si c'était un gri-gri et puis je vois plus loin une femme dont on coiffe les cheveux. Je me suis dit étonnée que c'était un coiffeur spécial pour rajout! Et bien non, ce sont des femmes au longs cheveux qui s'installent sur ces salon de coin de trottoires pour VENDRE leur cheveux! Au poids, ils sont évalué par des mains expertes, triés si il y a des nœuds/cheveux blancs, et j'imagine que ça ira sur des perruques dans les grandes villes!

En remontant un peu les allées, je m'étonne encore des dentistes de rues. Leur étalage rempli de dentitions et derrière la table, c'est consultation! L'intimité médical est un concept peut développé.

Sans rentré dans les détails de fripes, de vendeurs de tout et de surtout beaucoup de merdouilles diverses, on traverse de gros sacs de piments qui font éternuer, ils sont broyés devant vous. Celui que j'ai préféré a bidouillé son moteur de camion/tracteur pour en faire un broyeur de piments!

Tout en haut du marché, juste avant de pointer son nez vers les montagnes qui aujourd'hui sont particulièrement dégagées et magnifiques, il y a les paniers, les balais, tout ce qui se tresse dans les formes et les utilisations les plus inspirantes. Progressivement la maison s'en remplie...

Doucement doucement... on est là pour un moment!